Ok, adjugé, le web2.0, le web social tout ça c'est bien marrant. Avec quelques réserves quand même...
Le fameux bouton "like" par exemple qui va bientôt fêter sa première année (ici l'annonce sur TechCrunch fin avril 2010) et qui est pourtant déjà omniprésent, commence à me rendre nerveux avec ses "hey vous aimez ça", "hey soyez le premier de vos amis à aimer ça"... sans déconner de quoi je me mèle ? Surtout qu'il apparait quasi-systématiquement lorsqu'on navigue sur internet, en pensant être "loin de facebook" et le plus souvent sans penser à facebook tout court.
Facebook est partout !
C'est d'autant plus pénible que la seule présence du bouton "like" est un peu la partie emmergée de l'iceberg, l'iceberg lui-même étant un gigantesque système de suivi des utilisateurs à travers la toile. En effet, sur toutes les pages où ces boutons sont présents, facebook vous "voit" et n'a, bien entendu, pas besoin que vous cliquiez sur le bouton pour cela.
Du coup, même quand on pense avoir "tourné" la page et naviguer loin de facebook, on est en fait toujours sur facebook. Ca ne va d'ailleurs pas s'arranger puisqu'on voit apparaitre de plus en plus de site où les
commentaires sont gérés par facebook. Bref facebook est littéralement en train de prendre possession d'une partie du web e et de plus en plus de sites au lieu d'être des sites web à part entière, deviennent implicitement des pages facebook.
C'est si simple de se déconnecter, non ?
Pourtant en tant que "consommateur" le moyen de combattre ce phénomène reste assez simple: outre la solution radicale de supprimer son profil facebook, il est aussi possible de se déconnecter de facebook à chaque fois que l'on va vers un autre site de la toile, et de s'y reconnecter lorsqu'on souhaite à nouveau voir ce qu'il s'y passe.
Bon ok, pour être honnête, c'est assez fastidieux et, heureusement, une solution bien plus pratique existe. Elle n'est pas toute jeune et nous vient de gens qui ont toujours pris au sérieux l'ouverture du web, et la lutte contre les monopoles: la fondation Mozilla. Et effectivement, à partir de leur navigateur firefox il ont créé une petite application appelée
Prism qui permet de lancer juste un site web dans un navigateur indépendant de votre navigateur principal.
Le web à travers un prisme
L'utilisation de Prism est assez simple: vous le lancer, vous lui donnez l'adresse web du site auquel vous voulez accéder (typiquement http://facebook.com) et hop il vous crée la petite icone qui vous permet de lancer une fenêtre de navigation spécifique sur le site en question que vous pouvez du coup utiliser "comme d'habitude". Le meilleur c'est que c'est assez pratique (même indépendemment des problème de confidentialité) puisque, grosso modo, c'est le même principe que beaucoup d'applications pour smarthone qui une fois lancées vous amènent sur un site web spécifique.
Depuis quelques semaines j'essaie donc le principe en mettant comme ça facebook dans un petit silot et en utilisant mon navigateur principal pour "butiner" sur le reste de la toile. Plutôt pratique et légèrement moins oppressant.
Maintenant, il faut voir que facebook n'est pas le seul à suivre ses utilisateurs à la trace, et Google en particulier sait très bien le faire: si vous avez un compte chez google, pour utiliser gmail ou google-reader par exemple, dans la mesure où énormément de site utilisent Google Analytics pour recenser leur nombres de visiteurs, il est très simple pour google de reprérer au passage lesquels de ses utilisateurs passent sur tels et tels sites (ce qui ne va pas s'arranger avec
le bouton "+1"). Par conséquent j'utilise aussi Prism pour séparer les applications google de mon navigateur web principal.
Pour conclure, il faut garder en tête que cette solution ne permet pas non plus de rester totalement anonyme ni "intraçable" sur le web, puisque la technique employée depuis longtemps par les distributeurs de pub se fonde sur l'utilisation des cookies. Ultimement on peut aussi essayer de suivre la navigation de quelqu'un par son ip. Mais bon, inutile d'aller trop vite, trop loin vers la paranoisa et, se prémunir de compagnies à qui on a déjà donné pas mal d'informations personnelles (en échange de la possibilité d'utiliser leurs applications), en évitant qu'elles n'en profitent pour nous suivre (trop facilement) à la trace, c'est déjà un pas dans le bon sens.