L'avenir de la recherche se joue-t-il au collège ?
Le Collège de France a fait sa rentrée en organisant un colloque sur l'avenir de la recherche. Comme d'habitude, la grande force du Collège est d'aborder une large gamme de sujets en faisant intervenir des personnalités d'horizons très variés. Et toutes les interventions valent clairement le coup de les écouter. L'enjeux de ce colloque a été semble-t-il de réfléchir autour des évolutions récentes qui ont été imprimées pour la recherche et le système universitaire. On y parle donc du financement de la recherche, du champ de manoeuvre limité des politiques pour orienter la recherche, des différentes façon d'évaluer la recherche ainsi que de la nécessité de rapprocher certaines universités et grandes écoles pour encourager la pluridisciplinarité des enseignements. Le programme du colloque ainsi que les enregistrements (audio/vidéo) sont disponibles sur le site. Parmis toutes les interventions certaines m'ont plus parlé que d'autres...
- "La révolution du numérique dans les sciences" (vidéo) qui replace l'informatique comme un des fondemments des sciences contemporaines plutôt que comme un simple outil annexe. Ma citation favorite: "l'informatique n'est pas qu'un rayon de supermarché".
- "Nouveaux outils et controverses en démographie" (vidéo) présentant l'utilisation de l'informatique et de statistiques du monde entier pour explorer des problèmes de société (taux de fécondité et vieillissement de la population) et en profiter pour tacler quelques lieux communs qui semblent pourtant sous-tendre certains choix politiques récents (les retraites, la sécu...)
- "Restructuration des "quartiers", construction des villes nouvelles" (vidéo) où la discution porte plus sur les prochaines évolutions de l'organisation des villes (dont le "grand paris") et une critique en bonne et due forme de plusieurs styles architecturaux des dernières décennies.
- "L’essor de la recherche dans les pays dits émergents et la coopération internationale" (vidéo) un vibrant plaidoyer pour l'ouverture du système univertaire sur l'international, sans attendre de s'y sentir obligé. Un petit laïus aussi sur la nécessité d'adopter l'anglais comme langue d'enseignement. Balancer ça, à cet endroit... un peu de provoc ne fait pas d'mal, s'pas ?
- "Petites et grandes fraudes scientifiques : le poids de la compétition" (vidéo) qui oppose une vision assez puritaine de la recherche et la vision "fun" que peuvent en avoir certains chercheurs. Ceci étant dit cette discution fait plutôt un bon état des limites du système de revue par les pairs et des effets pervers des évaluations sur le nombre de publications et les "facteurs d'impact".